L'histoire de notre élevage de Malamutes de l'Alaska

Prise de connaissance avec la race
A la fin des années 70, à l'âge de 6 ou 7 ans, je vivais avec ma famille dans le département du Lot et Garonne, dans un petit village qui s'appelait "Puch d'Agenais". Dans ce village, il y avait un des premiers élevages de Malamute d'Alaska de France qui portait l'affixe "Du Bois de la Queille". Un jour, mon père, passionné des aventures polaires de Paul-Emile Victor, nous amena visiter cet élevage de chiens de traineau. Je suis tombé en admiration devant la beauté et la force que dégageait ce chien. Hélas, nous étions bien trop pauvres pour faire l'acquisition de notre premier chien.
Bunkie Du Bois De La Queille
Début des années 80, nous avons déménagé vers le département des Hautes-Pyrénées, et nous nous sommes donc éloignés de cet élevage qui, entre temps, a lui aussi déménagé dans une autre ville du Lot et Garonne. En se rapprochant de la montagne, nous avons voulu goûter aux joies de la neige, et en faisant du ski de fond à la station de Payolle qui était gratuite d'accès à l'époque et qui acceptait tout le monde, nous avons rencontré des attelages de chiens nordiques. Chaque fois que nous rencontrions des Malamutes, j'étais subjugué par ces gros chiens, mais mes parents (ma mère surtout) ne voulaient pas que l'on prenne un chien.
En 1991, courant avril, en allant prendre le car pour aller à l'école, je suis tombé sur toute une portée de petits Malamutes qui se trouvaient dans un jardin d'un voisin. Etaient présent également la mère et le père de cette portée, le père étant typiquement un Malamute typé M'Loot.
Tout les jours, je passais devant cet maison, et je passais de grands moments à caresser ces petites boules de poils d'une beauté extraordinaire. Bien sûr, en rentrant à la maison, je n'arrêtais d'embêter mes parents pour avoir un petit chiot. J'étais en pleine révision du bac, mais je ne pensais qu'à ces petits Malamutes. Le 4 juin 1991, veille de mon bac de Philosophie, ma mère a cédé, et m'a permis d'aller acheter notre premier Malamute. Mon frêre et moi, nous sommes partis immédiatement vers la maison de la portée, en espérant qu'il nous reste un petit mâle. Il en restait deux, mais il y en avait un bien plus costaud que les autres, avec un poitrail très large et des pattes monstrueuses, malgré ses 2 mois. Il ressemblait à un petit ours, et on l'appela Grizzly. A 18 ans, un premier Malamute entrait dans ma vie.

Grizzly, mon premier Malamute
Nos premières activités avec nos Malamutes
Dès le début avec Grizzly, et peut être même trop tôt, j'ai essayé de le faire travailler et notamment à vélo. Je l'attachais à un vieux bicross auquel j'avais enlevé le pédalier que j'avais remplacé par des repose-pieds de moto. Grizzly me tirait et moi je faisais de la "poussette" un peu comme on fait avec le traineau, un pieds sur un repose pieds et un pieds pour pousser. Nous avons fait ainsi des kilomètres et des kilomètres. Il n'allait pas trop vite, mon gros Grizzly, avec ses 50 kilos, mais on faisait notre douzaine de kilomètres, par tout les temps d'automne et d'hiver.Par la suite, nous nous sommes lancés dans les courses hors-neige (avec le VTT) : j'avais entendu parler qu'il y allait y avoir une course hors-neige de chiens de traineau dans ma région, et j'ai donc contacté l'organisateur pour y participer dans la catégorie vélo-un chien. Avec Grizzly, nous nous retrouvions très souvent face à des huskies contre lesquels nous n'avions aucune chance de gagner. A 20 ans, on est jeune et fougueux, et ça énerve de toujours perdre. Je n'avais pas pris conscience que le Malamute n'est pas un chien de course, mais avant tout un chien de trait de lourdes charges.

Course de vélo-un chien avec Grizzly
J'ai donc décidé d'arrêter ce genre de courses d'autant plus qu'il fallait aller de plus en plus loin au fil des années pour trouver des courses à faire, et étant étudiant alors, les moyens financiers me manquaient. Mais pour finir d'une belle manière, j'ai fait une dernière course avec le husky d'amis, Hooker, en catégorie vélo-un chien, et mon frêre qui était alors très entrainé à la course à pieds, a fait la course en catégorie cani-cross avec Grizzly. J'ai gagné la course avec Hooker, ce husky, ce chien qui est le chien le plus rapide que j'ai connu : il pouvait soutenir une course à la vitesse de 30 km/h pendant des kilomètres et même 20 km/h dans les montées. Mon frêre a terminé 2ième du canicross avec un Grizzly qui était au top de sa forme.

Hooker, mon copain le Husky
Malgré mes études, j'ai toujours essayé de sortir le plus possible mon Grizzly soit seul, soit avec son copain Hooker, soit en randonnées en montagne. Avec mon père, nous nous sommes essayés un peu au ski de fond tiré par Grizzly, mais nous n'étions pas assez bon skieur sans que celà ne finisse par des chutes et des énervements.
Tout les ans, nous allions voir une course de chiens de traineau sur neige qui avait lieu à la station du col du Soulor, et nous rêvions qu'un jour il nous soit possible d'avoir autant de chiens et de pouvoir nous ballader avec eux. A cette époque, nous avions fait connaissance avec Madame Sorin et son élevage de Malamutes qui portait l'affixe "Of Maeva's Nest", de superbes chiens. A la fin de son élevage, elle cherchait à faire du Malamute blanc, ce qui reste encore rare de nos jours dans notre pays.

Malamute blanc de l'affixe "Of Maeva's Nest"
Fin 1999, le facteur de mon village qui aimait les chiens, venait me dire très souvent qu'il y avait une personne dans la citée qui voulait se débarasser de sa chien Malamute, car elle n'arrivait pas à la gérer. Il insista en me disant qu'elle allait finir à la SPA, et que je pouvais au moins aller la voir. Le piège s'est refermé sur moi quand je suis allé voir cette petite chienne, un peu maigre, mais très vive et pleine d'affection envers moi alors que je ne la connaissais que depuis quelques minutes. Sa propriétaire me dit qu'elle n'arrivait plus à la gérer, qu'elle ne faisait que fuguer, qu'elle pleurait tout le temps quand elle était dehors et qu'elle faisait ses besoins à l'intérieur quand elle était dans la maison. Je décidais tout de même de l'adopter. C'est ainsi qu'Oxane est rentrée dans ma vie et qu'elle est devenu la compagne de Grizzly dans ses dernières années de vie. Après une période de quelques semaines de "redressement", elle est devenue depuis très facile à vivre, même si elle est un peu capricieuse.

Oxane, ma première chienne Malamute
Avec un couple, l'idée m'est venu de faire de l'élevage, mais hélas, quelques jours après qu'elle soit venue habiter avec nous, Oxane a fait une infection de l'utérus suite à ses premières chaleurs. J'ai dû la faire opérer et elle est donc devenue stérile.
A l'automne 2002, Grizzly est mort. Il était notre premier chien, ce fût une grande perte pour toute la famille, mais aussi pour Oxane qui se retrouvait toute seul dans la nouvelle maison où je venais d'emménager. Au bout d'un an, je me décide à chercher un compagnon pour ma petite Oxane, et je tombe sur une annonce dans le journal qui parle de petits Malamutes à vendre. Je me rends donc chez Gérard Strzepek dans l'élevage "Of Maikan Quest", et je choisi mon gros Urok. Je ramène à la maison de mes parents cette petite boule de poils, un jour de décembre 2003, et je suis très inquiet car il est mort de peur et se cache désespéremment derrière tout les meubles : impossible de l'approcher ou de le caresser. Aurais-je fais une erreur en prenant ce chien ? Très inquiet pour la suite, j'amène Urok chez moi, dans ce qui allait devenir son jardin, et il devient très joyeux et il me gratifie d'un grand "whooooo" : j'ai compris, mon Urok sera un chien d'extérieur qui n'aimera jamais vivre dedans !!! Il fait connaissance avec Oxane et ils deviennent rapidement des grands amis : il n'a même pas pleuré pour sa première nuit loin de sa mère.

Urok, mon beau Malamute
Le vélo avec les chiens, c'est bien, mais le traineau, ce serait mieux. Une fois Urok adulte, je commence à faire du traineau avec Oxane et lui. Nous faisons de belles ballades à traineau autour de Payolle, mais les années 2006 et 2007 sont très pauvres en neige dans les Pyrénées.

Pyrénées, traineau et Malamutes
Début 2007, Sarah rentre dans la famille, et les Malamutes étant des chiens très sociables avec les êtres humains, la rencontre se passe bien, et ils apprennent mutuellement à se connaitre.
Courant 2007, l'idée de faire un peu plus de traineau et faire aussi de l'élevage me trote à nouveau à l'esprit. Ayant gardé le contact avec Gérard Strzepek qui a eu des soucis qui l'ont obligé à diminuer son élevage "Of Maikan Quest", il me propose un petit Malamute, mais il n'est pas LOF. Cherchant à débuter un élevage avec du chien LOF, je décline l'offre, mais je la propose à mes parents qui acceptent de prendre ce Malamute. C'est donc l'arrivé de Cazan pendant l'été 2007.

Cazan, le magnifique Malamute
Au début de l'été 2007, je cherche, donc, à acheter une petite femelle Malamute pour compléter mon attelage et pour qu'elle soit, peut être, avec Urok, le point de départ de mon futur élevage. Etant dans une période difficile financièrement, je me tourne vers un petit élevage familial "Du clan d'Ukiok" qui me vend ma petite Coleen à un prix raisonnable pour un Malamute inscrit au LOF. N'étant pas encore au fait des considérations génétiques, je choisi cette petite chienne, car le père est de couleur noir et blanc, la couleur que je préfère chez le Malamute, et parce que l'éleveur fait courir ses chiens.

Coleen, la future mère de nos Malamutes
Coleen arrive durant l'été 2007, et fait rapidement connaissance avec son futur "mari" Urok, qui est tout heureux de trouver une femelle de plus et avec Oxane qui finit de dresser cette nouvelle venue en lui montrant avec doigté que c'est elle la chef.
Les hivers 2008-2009 et 2009-2010 sont des hivers fantastiques pour les chiens, Sarah, et moi, durant lesquels la neige est bien présente, les 4 chiens sont suffisament grands et forts et pas trop vieux (pour Oxane) pour faire du traineau soit à 4 chiens, soit à 2 chiens pour 2 traineaux. Et quand nous ne faisons pas du traineau, nous faisons des raquettes l'hiver ou de la randonnées en montagne l'été.

Nos Malamutes, Sarah et moi
Le début de notre élevage "De la Coleen d'Urok"
Courant 2008, j'ai de plus en plus envie de me lancer dans l'élevage de Malamute. Il ne s'agira pas de faire de l'élevage professionnel, ni même régulier, mais d'avoir de temps en temps, une portée de petits Malamutes. J'ai aussi le désir de conserver les qualités exceptionnelles de mon Urok, qui est le Malamute idéal pour moi et pour les juges également qui l'ont toujours bien noté en exposition : de taille et poids idéal (pas trop petit comme les Malamutes de type Kotzebue ou trop lourds comme le type M'Loot), d'une beauté à couper le souffle avec sa tête large et son museau court, sa belle robe blanche et noire, son caractère souple et toujours joyeux, et son grand désir de courir toujours plus.Je veux donc me lancer dans un petit élevage familial, un peu comme celui où je suis allé chercher Coleen ("Du clan d'Ukiok)". Pour celà, il me faut choisir un nom d'affixe qui représentera mon élevage et me permettra de suivre les descendants de mes futurs chiots. Il faut un nom original, et je choisi "De La Coleen d'Urok", qui est un jeux de mot avec "la colline du roc" et qui reprend le nom de mes 2 futurs géniteurs.
Il me faut aussi une "vitrine" pour présenter mes futurs chiots et la race des Malamutes. Etant ingénieur en informatique (mais pas dans la partie Web), je me lance dans le développement de mon site Web. Je cherche à me démarquer des autres sites en proposant des choses nouvelles, beaucoup de photos et de vidéos des activités que nous faisons avec nos Malamutes, l'histoire de la race, chose qui me passionne, et la généalogie de la race.
Au départ, je m'interesse à la généalogie pour savoir si mes chiens tirent sur le type Kotzebue ou le type M'Loot. Je construis donc le début de ma base de données à partir d'informations glanées sur le Web que je centralise dans un outil de généalogie gratuit pour êtres humains. Hélas, c'est outil n'est pas conçu pour les chiens et les fonctions de visualisation/impression ne me conviennent pas. Ma base contient déjà 600 chiens, quand je me décide de créer mon propre outil qui sera intégré à mon site Web. Il devra permettre de visualiser l'arbre généalogique d'un chien avec assez de profondeur pour remonter aux premiers Malamutes et il devra permettre d'imprimer l'arbre généalogique entier d'un chien. Et tout celà avec le plus d'informations possibles dont la photo du Malamute.
Après des mois de travail, je mets en ligne mon site Web en novembre 2008, avec une base de données contenant 1500 pedigrees. Actuellement je suis à près de 15 000 pedigrees dans la base de données.

Exemple de pedigree de Malamutes avec mon outil
Avant de faire notre première portée, il nous faudrait quelques "récompenses", et malgré le peu d'interêt que nous trouvons aux expositions canines où le jugement ressemble trop, pour moi, au jugement des concours de patinages sur glace (si tu es connu, tu as à moitié gagné), nous faisons quelques expositions où Urok s'en sort toujours assez bien, mais Coleen un peu moins bien. Nous finissons tout de même par décrocher nos premiers CACIB et CACS en septembre 2009 et 2010 pour Urok et Coleen suivi par un second en septembre 2010.


Les CACIB, et CACS de mes Malamutes
Après tant d'années de travail pour être en "règle" avec la SCC (Société Centrale Canine) et l'AMCF (Alaskan Malamute Club de France), il est temps maintenant d'avoir notre première portée. Septembre 2009, c'est les chaleurs pour Coleen, mais ces chaleurs ne durent que quelques jours et elle ne se laisse pas prendre par Urok. Pendant, 1 an et demi, je lui faisais prendre des injections pour couper les chaleurs, et je pense que ces injections faisaient encore effet. Début 2010, c'est à nouveau les chaleurs pour Coleen, 4 mois seulement après les précédentes. Seraient-ce les bonnes ce coup-ci ? Hélas non, encore une fois, les chaleurs ne durent que quelques jours et elle ne se laisse pas prendre. En juin 2010, cela fait plus d'un an que la dernière injection a eu lieu, et les chaleurs sont de retour. Ce coup-ci, ça marche !!! Urok et Coleen font leurs affaires une bonne douzaine de fois. Cette fois-ci, c'est sûr les chiots sont en route, d'autant plus que Coleen prend du poids. Fin juillet, nous allons faire une échographie pour voir le nombre de chiots, et là stupeur, Coleen est vide, pas de chiots. Quel désespoir pour nous !!!
En attendant les prochaines chaleurs, nous avons dû refaire les examens des yeux pour la détection des MOHC (Maladies Occulaires Hériditaires Canines) pour nos 2 géniteurs.
Les chaleurs de Coleen sont arrivées comme prévues début décembre 2010. Pour assurer le coup cette fois-ci, notre vétérinaire nous a conseillé de faire une batterie de tests sur Coleen et Urok.
Hélas, mon beau Urok ne sera pas un bon reproducteur, il est trop peu fertile !!!
Heureusement, après avoir contacté un ami éleveur de l'affixe "Of Mountain Pack", nous faisons une saillie entre Coleen et "Black Kodiak Of Mountain Pack", un superbe chien qui ressemble trait pour trait à notre Urok.

Notre élevage a donc démarré dans le vrai sens du terme avec la venue de 8 chiots, 6 mâles et 2 femelles, le 10 février 2011.

Et maintenant la boucle est bouclée, car Kodiak et Coleen ont tout 2 du sang de l'élevage "Du Bois De La Queille", où j'ai croisé pour la première fois le regard d'un Malamute à l'âge de 6 ans.
Maintenant, une autre aventure commence, avec le suivi de notre production, des Malamutes avec notre affixe, qui resteront peut être dans l'histoire du Malamute.
"De La Coleen d'Urok"
Gérald et Sarah